La vie sous les drapeaux

Publié le par nane528

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Toutes ressemblances avec la réalité seraient fortuites, enfin j’ai un peu enjolivé les faits réels, mais si peu.
 
De retour en France, je décidai de rentrer dans l'armée. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien et même encore aujourd'hui je me pose la question. Bref, heureusement pour moi quand tu rentres dans l'armée tu as quatre mois de période probatoire avant de devoir t'engager pour au moins deux ans ou cinq ans au service de l'État.

Les choses commençaient très fort, essayage de l'uniforme, moi qui n'avais jamais quitté mon éternel pantalon et mes baskets, me voilà en jupe, droite en plus, petites chaussures vernis avec talons, et pour finir le tout une espèce de chapeau me couronnait la tête. Je me sentais très à l'aise. Premier mois, apprentissage des règles de l'armée, connaissance des grades, salut et compagnie... C'est terrible quand on ne veut pas comprendre, impossible d'introduire dans ma petite tête les symboles correspondants au grade. Pour moi lieutenant ou général tous, à la même enseigne. Mauvais départ, mais ce n'était que le commencement d'un méchant cauchemar.

Premier blâme :
J'étais affectée dans un service de médecine et là ne cherchez pas les femmes, que des hommes : des simples appelés qui cherchaient à se faire réformer (car à l'époque le service était obligatoire) et très peu de bidasses durs, virils et tatoués. Ce jour-là, tout le monde était sur le qui-vive, le ministre de la Défense venait rendre visite à son homologue saoudien hospitalisé en France pour un bilan de santé. Tapis rouge, tout le monde en uniforme prête à accueillir le chef des armées. Au même moment, dans le service un pauvre bougre décida de faire une hémorragie gastrique. Je me précipitai à son secours et pris le chemin le plus cours en bousculant ces beaux messieurs en uniforme et traversais le tapis rouge. Mais les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et là : Stupeur ! Monsieur le Ministre. Aie ! Aie ! ce n'était pas un bon plan, à la tête du général je savais que ça allait être ma fête et que ça allait barder pour mon matricule. Ce qui n'eut pas manqué.

2ème blâme :
Suite à cet incident, on m'affecta auprès du ministre saoudien. Ce n'était pas une bonne idée, mais dans l'armée tu ne discutes pas les ordres, pas penser, exécuter, à vos ordres mon commandant ! Ce patient à part d'être ministre n'avait rien de bien méchant, il était même bien plus en forme que moi. Il me sonna : « ramassez ces papiers !» Oh ! le ton sur lequel cet ordre m'était donné, m'avait irisé fortement et sans même réfléchir je lui balançai : « je ne suis pas votre Fatma, vous pouvez très bien le faire vous-même ". Nouvelle réprimande de mon chef, « qu'allons-nous faire de vous !»

3ème blâme :
L'armée ne m'avait toujours pas virée malgré mon insolence. Mais il n'était pas au bout de leur peine. Un général je ne sais combien d'étoiles, était hospitalisé dans le service. Je pénétrai dans sa chambre pour faire les soins quotidiens, souriante et aimable comme à mon habitude. Et ce vieux monsieur me dit en me prenant de haut : « Mademoiselle, en face d'un plus haut gradé que vous on salut en entrant ! » Saluer, moi, mais qui ? Alors sur le même ton je lui répondis : « un mec à poil dans un lit n'a pas ses étoiles gravées sur les épaules ! ». Réfléchir avant de parler m'avait toujours dit ma grand-mère, j'aurais du l'écouter, car ce fut là ma dernière maladresse, et la porte je pris....

Vous comprenez que l'esprit militaire n'était pas fait pour moi. Alors à la vie civile je revins avec joie. Et les hôpitaux je laissais derrière moi pour rentrer à l'IUFM et devenir enseignante. C'est bien connu que les enseignants sont de grands râleurs jamais contents. Ce milieu là, me conviendrait sans doute mieux.....
 

Anne

Publié dans Humour

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P
Finalement, on s'amuse beaucoup plus que je ne le croyais sous les drapeaux ;-)
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S
Eh ! Considère qu'ils t'ont rendu service en te virant. Tu devrais faire un bouquin avec tes expériences et ta manière de les raconter. on t'embrasse
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F
ahhh l'armée et ses souvenirs.... de mes deux ans je retiendrais mes potes, les beuveries, l'ambiance de folie, mais aussi mes démons intérieurs, insanités des OPEX et un tas de chose que "la grande muette" n'aimerais pas que je dévoile... deux ans de combats... merci pour ce partage qui m'a rappelé bien des souvenirs..étoilés..
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P
Du vécu ???? J'ai bien aimé. Bisous à toi, bon we
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J
Super souvenirs quand même, tu auras des choses à raconter plus tard, figure toi que j'ai pratiquement le même caractère, je réponds avec la même force que toi, mais le comble c'est qu'ils ne m'ont pas viré, je suis parti de moi même après .....21 ans de bons services dans les hôpitaux militaires également !Ç'eut été sympa que tu nous dises dans quel hôpital tu étais, je suppose dans la région parisienne, c'est souvent là qu'on hospitalise les ministres des autres pays !Bises et bon week end !Jj
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