C'est nous qui rendons l'amour cruel
L'amour ne devient-il pas cruel quand on en attend trop ?
Avant d'aimer il faut savoir s'aimer soit même, on cherche notre équilibre dans les yeux de l'autre. De la rencontre amoureuse, on attend les réponses existentielles qui nous taraudent dans la tête. On recherche cette paix intérieure qui nous fuit bien souvent quand on est confronté à nous même. L'amour unit trop souvent deux âmes blessées par le temps qui conjuguent leurs souffrances. Alors le couple porte sur ses frêles épaules, une tonne de malaises et ne résiste ainsi pas à cet assaut, il explose. Or quand l'autre n'y est plus alors tout chavire, on est comme ce funambule qui tombe dans le vide.
Notre équilibre s'est en nous qu'on doit le chercher, cette paix intérieure nous habite. La réponse à tous les malaises de nos vies, elle est en nous. Donc avant d'oser la rencontre, avant de vouloir rencontrer l'amour, si on cherchait à se connaître, à accepter nos faiblesses et à admettre nos qualités. Si simplement on apprenait à s'aimer sans faux semblant, sans carapace, sans tricherie. L'amour ne serait-il pas plus simple ?
Ne cherchons pas dans la rencontre amoureuse à combler le vide de nos existences. L'amour ne comble pas un vide, mais il exalte nos sens, il met du piment dans la vie. Si un plat est fade et sans saveur, vous avez beau rajoutez du piment rien n'y fera il ne deviendra pas ce met exquis qui vante nos papilles gustatives. Si nous n'apprenons pas à faire la paix avec nous même, il restera ce goût amer de nos douleurs et prisonnier de nous même on ne pourra pas aller le cœur serein vers l'autre. Comment donner de l'amour, si cet amour est entravé, ligoté, bâillonné par le poids d'un passé trop lourd à porter. Ne cherchons pas à provoquer la rencontre en nous présentant comme une victime de la vie, l'être aimé n'est pas là pour nous plaindre ou écouter nos lamentations existentielles et s'apitoyer sur notre sort. Pour aimer et être aimer il faut être libre, libre comme le vent, prés à s'envoler vers des contrées où le bonheur est roi sans boulets qui nous retiennent plaquer au sol.
Un ami peut entendre notre douleur, nos doutes et nos peurs et nous bousculer quand on déraille et nous remettre sur la voie de la raison. Un amant ou une amante entend les élans de notre cœur, nos joies et nos désirs. Certes un ami peut être un amant ou une amie peut être une amante, mais attention ne lui demandons pas de résoudre pour nous les problèmes qui nous appartiennent, ne lui demandons pas de trouver la solution car seul nous pouvons la trouver. Il ou elle peut-être un guide sur le chemin de notre vérité, mais en aucun cas il ou elle est la solution à nos malaises, en aucun cas on peut lui balancer en pleine face notre mal être et de lui imposer d’être le miroir de nos angoisses ou de lui reprocher ce qui nous fait mal.
Anne 2007